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Retrouvez ici notre point sur la situation d’hier.
La pression internationale s’est accentuée, lundi 12 août, pour obtenir une trêve dans la bande de Gaza, où la guerre fait rage entre Israël et le Hamas depuis plus de dix mois. Un sommet organisé par les médiateurs du conflit (Etats-Unis, Egypte, Qatar) doit avoir lieu le 15 août. Mais dans la région, les regards sont également tournés vers l’Iran, qui pourrait lancer prochainement une riposte après l’assassinat sur son territoire du leader du Hamas Ismaïl Haniyeh.
Les Etats-Unis estiment que l’Iran pourrait lancer « cette semaine » une « série d’attaques importantes » contre Israël, a dit lundi un porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby. Il a précisé que le sujet avait été abordé lors d’un entretien lundi de Joe Biden avec ses homologues français, allemand, italien et britannique.
La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont également affirmé lundi « qu’il ne peut plus y avoir aucun délai supplémentaire » pour négocier un cessez-le-feu dans le territoire assiégé. « Les combats doivent cesser tout de suite », ont soutenu les dirigeants de ces trois pays dans une déclaration commune, appelant également à la libération des otages emmenés dans le territoire palestinien le 7 octobre.
Les déclarations font suite à la demande dimanche du Hamas d’appliquer le plan en trois phases présenté à la fin de mai par le président américain, Joe Biden, pour un cessez-le-feu à Gaza, « plutôt que de mener plus de négociations ou d’amener de nouvelles propositions ».
Le ministre de la défense israélien, Yoav Gallant, a affirmé lundi que son pays était « dans une période d’alerte ». « Les menaces de Téhéran et Beyrouth pourraient se matérialiser », a-t-il ajouté, en assurant qu’Israël avait « renforcé ses défenses » et préparé « des actions offensives de représailles ».
Pour Paris, Londres et Berlin, « aucun pays ou nation n’a à gagner à une nouvelle escalade au Moyen-Orient ». Les trois capitales européennes ont, par ailleurs, exhorté « l’Iran et ses alliés à s’abstenir d’attaques qui aggraveraient encore les tensions régionales et compromettraient la possibilité de parvenir à un cessez-le-feu et à la libération des otages ».
Cet appel a été rejeté mardi par l’Iran. « La République islamique est déterminée à défendre sa souveraineté, (…) et elle ne demande pas l’autorisation de quiconque pour utiliser ses droits légitimes », a écrit le porte-parole du ministère des affaires étrangères, Nasser Kanani, dans un communiqué.
A l’issue d’un entretien téléphonique avec le chancelier allemand, Olaf Scholz, le président iranien, Massoud Pezeshkian, avait déjà déclaré lundi soir, selon un communiqué publié par l’agence officielle IRNA, que son pays avait le « droit de répondre » à toute agression contre lui.
Dans un appel avec le premier ministre irakien, le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a lui réitéré lundi « l’importance de la responsabilité de l’Irak de protéger la coalition internationale d’attaques de milices soutenues par l’Iran ».
Le porte-parole de la branche armée du Hamas, Abou Obeida, a annoncé lundi que ses combattants avaient « tué un otage » homme et « blessé deux otages femmes » au cours de deux événements séparés dans la bande de Gaza, où plus d’une centaine d’otages sont toujours retenus, selon l’armée israélienne. Les deux femmes « sont prises en charge pour que l’on tente de les maintenir en vie », ajoute Abou Obeida dans un communiqué, assurant qu’« une commission d’enquête a été formée pour connaître les détails, qui seront rendus publics ultérieurement ».
L’armée israélienne a peu après affirmé « ne pas avoir dans l’immédiat d’informations lui permettant de confirmer ou d’infirmer les allégations du Hamas ». Plus tôt dans la journée, son porte-parole, Daniel Hagari, avait déclaré ne pas oublier « un seul instant les otages cruellement détenus par le Hamas à Gaza ». « Nous sommes profondément préoccupés par leur état physique et mental, compte tenu du temps écoulé et des conditions difficiles de leur captivité », avait-il ajouté.
Samedi 10 août, 93 personnes ont péri dans des frappes israéliennes sur une école de la ville de Gaza, qui servait d’abri à environ 250 personnes déplacées. « Il y a eu 93 morts à l’école Al-Tabi’een », dont « onze enfants et six femmes », et parmi eux, « 75 ont été identifiés et nous avons leurs noms », a affirmé lundi à l’AFP le porte-parole de la défense civile, Mahmoud Bassal. « Les autres n’ont pas été identifiés car des corps sont en lambeaux, d’autres ont été calcinés dans la violence du bombardement », a-t-il ajouté.
Ce bilan a été confirmé par le docteur Amjad Alioua, urgentiste à l’hôpital Al-Ahly, qui a reçu les victimes du bombardement. « Il y a encore des corps trop abîmés pour être identifiés. Par ailleurs, des familles ont été déplacées vers le sud et ne peuvent pas identifier leurs proches », a précisé M. Alioua à l’AFP.
L’armée israélienne a par ailleurs annoncé lundi avoir « identifié jusqu’ici 31 » combattants du Hamas et du Jihad islamique palestinien, « éliminés » dans sa frappe samedi sur l’école Al-Tabi’een. L’armée, qui avait diffusé samedi les noms et les photos de 19 hommes qu’elle présentait comme des combattants de ces deux mouvements palestiniens, a publié un nouveau communiqué avec 12 noms et clichés supplémentaires. Toutefois, il est impossible de vérifier ces bilans de source indépendante.
Selon le ministère de la santé du gouvernement du Hamas, 39 897 Palestiniens sont morts depuis le 7 octobre 2023.
Le Hezbollah a annoncé dans la nuit de dimanche à lundi avoir lancé des roquettes sur le nord d’Israël, après des frappes israéliennes sur le sud du Liban qui ont tué trois de ses combattants et fait douze blessés.
Une source proche du Hezbollah a déclaré à l’AFP que deux des combattants avaient été tués dans une frappe de drone dimanche sur la localité de Taybeh, frontalière d’Israël. Et que le troisième mort, identifié comme un combattant du Hezbollah par le mouvement, avait été touché « il y a plusieurs jours » dans la localité méridionale de Beit Lif. Il aurait succombé à ses blessures dimanche, selon le ministère de la santé libanais.
Toujours selon le ministère, au moins un Libanais et onze Syriens ont été blessés, dont deux grièvement – un nourrisson et un enfant – dans une frappe israélienne ayant « visé » Maaroub, à côté de Derdghaiya.
Ces échanges de tirs qui opposent presque quotidiennement le mouvement pro-iranien à l’armée israélienne depuis le 7 octobre ont été exacerbés par l’assassinat, le 30 juillet, du chef militaire de la formation libanaise – revendiqué par Israël –, et celui du chef du Hamas palestinien, Ismaïl Haniyeh, à Téhéran quelques heures après, imputé à l’Etat israélien. C’est « en riposte » que le Hezbollah a lancé des salves de roquettes de type Katioucha sur « le nouveau siège de la 146e division de l’armée israélienne, à Jaatoun ».
De son côté, l’armée israélienne a fait état de « 30 projectiles lancés du Liban vers la région de Kabri », dont plusieurs sont tombés dans des zones ouvertes, ajoutant que personne n’avait été blessé. Plus tôt, elle avait dit avoir « frappé une cellule terroriste du Hezbollah dans la région de Taybeh » et « une structure militaire dans la région de Derdghaiya ». « Suite à la frappe, des explosions secondaires ont été identifiées, indiquant la présence d’armes à l’intérieur de la structure », a ajouté l’armée.
Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a demandé lundi aux Canadiens de quitter le Liban « immédiatement », invoquant « la situation extrêmement dangereuse » dans la région. « La responsabilité de tous les Canadiens est de faire tout ce qu’ils peuvent pour quitter le Liban pendant que les aéroports sont encore ouverts », a-t-il déclaré.
Un Palestinien de 18 ans a été tué, lundi, par l’armée israélienne à Qalqilyah, en Cisjordanie, a annoncé le ministère palestinien de la santé, l’armée israélienne affirmant l’avoir « neutralisé » parce qu’il avait tiré sur un Israélien.
L’armée accuse le Palestinien tué d’avoir « tiré sur un civil israélien qui était dans la ville », alors que la loi interdit aux Israéliens de se rendre dans les villes palestiniennes. L’Israélien visé a été blessé et « hospitalisé », a précisé l’armée israélienne, ajoutant que deux autres Palestiniens ont été blessés.
La branche politique du Hamas a ensuite déploré dans un communiqué la mort de « Tariq Daoud, commandant des Brigades Ezzedine Al-Qassam [la branche armée du mouvement palestinien] dans le gouvernorat de Qalqilya, lâchement assassiné ».
Le Monde
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